Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

166636

Le programme "baconien" des chimistes de la Royal Society

Luc Peterschmitt

pp. n/a

Abstract

La réception de la philosophie naturelle de Bacon est une réception tronquée, y compris et surtout chez ceux qui se disent baconiens, en particulier à la Royal Society. Nous expliquons ce décalage, en montrant la fonction de la référence à Bacon, à propos de la chimie : même s’il n’est pas authentique, le baconisme de la Royal Society libère un espace théorique pour la chimie, puisqu’il interdit tout a priori portant sur ce que l’on peut admettre au titre de principe de l’explication. Certes, les recherches causales sont des « hypothèses », mais sous couvert d’une précaution parfois rhétorique, elles sont réelles. Mais cela signifie essentiellement, pour les chimistes, que malgré le discours de rupture de la Royal Society, qui se veut fondatrice d’une nouvelle science, ils peuvent s’inscrire dans la continuité de la chimie du 17e siècle. Loin que cela signifie que les chimistes de la Royal Society soient rétrogrades, nous voyons là un signe de la modernité de la chimie. Et si finalement elle s’arrange facilement de la référence à Bacon, c’est peut-être aussi que c’est le genre de science que Bacon a en vue pour sa Grande Restauration.

Publication details

Published in:

Joly Bernard (2008) Chimie et mécanisme à l'âge classique. Methodos 8.

DOI: 10.4000/methodos.1683

Full citation:

Peterschmitt Luc (2008) „Le programme "baconien" des chimistes de la Royal Society“. Methodos 8, n/a.