Deux définitions différentes de la vie chez Aristote?
pp. 425-450
Abstract
Partant de la constatation que, dans l'œuvre de jeunesse qu'est le Protreptique, la vie est caractérisée par le pouvoir de percevoir, tandis qu'elle est définie dans le De anima par le pouvoir de nutrition et de croissance, on cherche à apprécier l'importance de cette différence. A l'examen, la problématique impliquée dans chacune de ces définitions se révèle fort différente, ce qui rend une évolution doctrinale très probable. D'inspiration platonicienne dans le Protreptique, où Aristote s'efforce d'expliquer l'inférieur par le supérieur, la problématique de la vie est devenue résolument biologiste dans le De anima, où il tente de comprendre la vie sous toutes ses formes en partant de ses fonctions les plus élémentaires et en intégrant successivement à ce concept minimal les activités plus élevées. A la finalité biologique fondamentale de l'être vivant s'en superpose néanmoins, dans cette seconde conception, une autre : la tendance au bien être, dont la présence reconnue permet à Aristote de sauvegarder le spiritualisme de ses premiers écrits.
Publication details
Published in:
(1973) Revue philosophique de Louvain 71 (11).
Pages: 425-450
Full citation:
Mansion Suzanne (1973) „Deux définitions différentes de la vie chez Aristote?“. Revue philosophique de Louvain 71 (11), 425–450.