La réception de Spinoza dans la littérature néerlandaise
pp. 504-523
Abstract
En dépit de son rationalisme radical et de sa faible estime pour l'art, Spinoza a retenu l'attention des poètes et des écrivains. Ce sont les romantiques allemands qui ont vu dans le spinozisme — à vrai dire compris de manière très subjectiviste — une source d'inspiration. La réception de Spinoza dans la littérature néerlandaise des XIXe et XXe siècles procède très différemment. Van Vloten, le célèbre éditeur des œuvres complètes du philosophe, réduit le spinozisme à un vitalisme qui dispense du Dieu chrétien. Cette interprétation naturaliste a fortement influencé les écrivains du tournant du siècle comme Brouwer, Multatuli, Gorter (qui passera de Spinoza à Marx). Au début du XXe siècle, un courant «spiritualiste» se dessine en réaction contre le positivisme et Spinoza est interprété cette fois de manière idéaliste, notamment par Bierens de Haan, Van Schendel, Verwey, Van Eyck. Ces auteurs introduisent le progrès dans la substance spinoziste avec cependant le risque de dérapage vers une forme de national-socialisme comme en témoigne l'exemple de Carp. Il est à noter que depuis la fin de la guerre 40-45, le spinozisme n'a plus eu d'influence sur la littérature néerlandaise, sans doute en raison de l'existentialisme.
Publication details
Published in:
(1990) Revue philosophique de Louvain 88 (80).
Pages: 504-523
Full citation:
Henrard Roger (1990) „La réception de Spinoza dans la littérature néerlandaise“. Revue philosophique de Louvain 88 (80), 504–523.