Dans ses Leçons de 1804 sur les Traits caractéristiques du temps présent, Fichte, tout en critiquant âprement les religions anciennes, les gnoses chrétiennes et l'évangile rationnel du protestantisme moderne, prétend élever sa philosophie au point de vue sur le monde de l'«authentique christianisme». Il en ressort une communauté de destin pour la métaphysique nouvelle et l'« unique vraie religion», qui devraient permettre à l'esprit d'émigrer du subjectivisme moderne, pour concevoir l'action humaine en fonction du plan divin de réalisation de l'Amour entre les hommes. La fin de la modernité serait donc, selon Fichte, marquée par une tâche politique commune des plus hautes sphères de la culture humaine, afin de donner un véritable contenu et un véritable sens collectifs — comme création sociale — à la liberté formelle théorisée par les Lumières.