Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

152263

Le temps qui s'avance et l'instant du changement (Timée, 37 C-39 E, Parménide, 140 E-141 E, 151 E-155 E)

Monique Dixsaut

pp. 236-264

Abstract

Parler du temps selon Platon semble imposer comme unique référence ce qui en est dit dans le Timée. Mais même dans le Timée, il n'y a pas d'unité du temps, bien que le temps cosmique serve de lien avec l'être intelligible. Dans le Parménide, ce lien n'existe pas, de sorte que (première hypothèse) le temps s'identifie à un devenir qui est pur passage en tous sens, ou (deuxième hypothèse) s'immobilise dans la série des maintenant, tout en progressant selon le nombre. Mais si être, c'est forcément selon Parménide être dans le temps, comment maintenir l'existence de Formes atemporelles? Ce problème engage l'interprétation de l'ensemble du Dialogue, compris ici comme la preuve que toute représentation des Formes faisant abstraction de l'âme qui les pose et les pense les réifie nécessairement. Chaque hypothèse construit un monde possible, mais en aucun d'eux la philosophie n'a sa place. Or l'instant suffit à montrer que tout n'est pas dans le temps, puisque le changement n'y est pas: il interrompt la marche du temps qui s'avance comme son analyse interrompt la succession des hypothèses.

Publication details

Published in:

(2003) Revue philosophique de Louvain 101 (2).

Pages: 236-264

Full citation:

Dixsaut Monique (2003) „Le temps qui s'avance et l'instant du changement (Timée, 37 C-39 E, Parménide, 140 E-141 E, 151 E-155 E)“. Revue philosophique de Louvain 101 (2), 236–264.