Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

173288

L'égocentrage spatial, les cultures et les situations

Marie-Noëlle Chamoux

pp. 111-135

Abstract

RÉSUMÉ: L’hypothèse d’un égocentrage primitif universel et direct fournissant le langage spatial à partir de l’orientation dite «naturelle» du corps humain est toujours à la base de nombreuses recherches, alors qu’il est largement discuté en psycholinguistique. L’enracinement de cette thèse réside dans la tradition moderne qui oppose l’individu humain monadique au reste du monde et «naturalise» nombre de concepts. Le relativisme lui a substitué une autre monade, la culture, qui introduirait des variations si fortes que l’égocentrage spatial pourrait être absent dans certaines langues. Diverses typologies des cadres de référence sont actuellement proposées. En les appliquant aux cas d’enfants mexicains de langue nahuatl on a identifié en fait une multiplicité de codes et aucun primat de l’égocentrage direct dans le langage. Cependant, le mode d’accès aux conceptions spatiales passe par la situation de discours, qui introduit ses propres règles. Ainsi la notion générale d’espace fait difficulté en nahuatl, alors que celle de temps est courante, ce qui doit être rapporté à la situation sociolinguistique plutôt qu’à la catégorisation cognitive. De même les consignes d’enquête ne traduisent pas de façon neutre la question de recherche mais introduisent déjà une interprétation qui s’impose à l’interlocuteur. Pour évaluer l’égocentrage, il est nécessaire de reconnaître les variations des transpositions d’Ego suivant les cultures.

Publication details

Published in:

(2004) Langue et espace. Histoire Épistémologie Langage 26 (1).

Pages: 111-135

Full citation:

Chamoux Marie-Noëlle (2004) „L'égocentrage spatial, les cultures et les situations“. Histoire Épistémologie Langage 26 (1), 111–135.