Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

166925

Utopies et dystopies de la transparence

Eisenstein, Glass House, et le cinématisme de l'architecture de verre

Antonio Somaini

pp. n/a

Abstract

Le projet de film intitulé Glass House, élaboré par Eisenstein entre 1926 et 1930, appartient à toute une série de projets irréalisés et irréalisables qui jonchent le riche parcours d’Eisenstein : pensons par exemple au projet pour un film sur Le Capital de Marx (1927-1928), ou aux projets de film sur Moscou (Moscou dans le temps, 1933 ; Moscou 800, 1947). L’intérêt de Glass House, un film qui aurait dû être tourné dans un gratte-ciel entièrement de verre et complètement transparent, réside dans sa double intention de bouleverser complètement l’espace cinématographique traditionnel, tout en répondant aux utopies d’une transformation sociale par l’architecture de verre qu’avaient propagé la littérature et l’architecture russes de la deuxième moitié du xixe siècle et des années 1910 et 1920. La conclusion à laquelle parvient Eisenstein en élaborant son projet sera double aussi : si l’architecture de verre est profondément cinématique et possède un potentiel extraordinaire en termes de montage, l’utopie sociale qu’on lui a associée est destinée à se renverser dans une dystopie aux effets catastrophiques.

Publication details

Published in:

Alloa Emmanuel, Guindani Sara (2011) La transparence. Appareil 7.

DOI: 10.4000/appareil.1234

Full citation:

Somaini Antonio (2011) „Utopies et dystopies de la transparence: Eisenstein, Glass House, et le cinématisme de l'architecture de verre“. Appareil 7, n/a.