Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

166749

Retour sur l'affaire Gouguenheim

Max Lejbowicz

pp. n/a

Abstract

Une invitation, reçue au début de l’automne 2011, à intervenir dans la séance du 7 mars 2012 d’un séminaire tenu à l’EHESS sur l’islamophobie, a été l’occasion de traiter de « l’affaire Gouguenheim » plus de trois ans après son irruption dans la sphère médiatique. Cette nouvelle lecture d’Aristote au Mont Saint-Michel a permis de mettre en évidence l’importance que Sylvain Gouguenheim attribue à un texte du haut Moyen Age pour suivre la diffusion de l’hellénisme dans l’Europe latine. Il s’agit d’une lettre adressée par le pape Paul 1er à Pépin le Bref. Ce document, le plus souvent négligé par les latinistes en raison de ses obscurités, a excité la sagacité des hellénistes, qui ont très majoritairement montré la difficulté d’en tirer des informations positives. La situation est singulière, si l’on se souvient que, pour l’essentiel, ce sont des latinistes et des arabisants qui ont mené la charge contre les impostures gouguenheimiennes. À la faveur de ce cas d’espèce, « l’affaire Gouguenheim » jette une lumière crue sur la place dérisoire que, pour des raisons historiques, l’enseignement supérieur accorde en France à la philosophie médiévale. Le scandale repose, certes, sur les manipulations d’un agrégé d’histoire ; mais il dévoile aussi l’une des lacunes de l’institution universitaire hexagonale dans l’enseignement de la philosophie médiévale.

Publication details

Published in:

Berner Christian, Blaise Fabienne, Keiff Laurent (2013) Pratiques de l'interprétation. Methodos 13.

DOI: 10.4000/methodos.3048

Full citation:

Lejbowicz Max (2013) „Retour sur l'affaire Gouguenheim“. Methodos 13, n/a.