Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

166552

Maine de Biran, Leibniz et le virtuel

Marc Parmentier

pp. n/a

Abstract

En 1819, Maine de Biran rédige une Exposition du système de Leibniz. Ce texte accorde une place centrale à la virtualité en l'associant à trois éléments-clés du système leibnizien : la monade miroir représentant « virtuellement » l'univers ; la conception dynamique de la substance constituée par une tendance virtuelle ; l'innéité des idées qui résulterait, aux yeux de Biran, d'une application de la dynamique et plus précisément du concept de la « force considérée comme virtuelle ». Ces trois références à la virtualité comportent donc un aspect problématique que l'article tente d'éclairer en s'appuyant sur le rôle que Maine de Biran lui-même fait jouer à la virtualité dans son propre itinéraire philosophique. En particulier, le Mémoire sur la décomposition de la pensée fait jouer un rôle central à la « force virtuelle » (virtual force) en tant que force préexistant au moi, et permettant d'échapper au substantialisme. La force virtuelle apparaît comme un concept malléable permettant de concilier deux concepts initialement antinomiques pour Biran, celui de substance et celui d'activité. Or c'est précisément aussi ce que fait la dynamique leibnizienne à ses yeux. La tentation est dès lors très forte d'attribuer ce concept-clé à Leibniz lui-même, d'autant plus que Jean Bernoulli, Emilie du Chatelet, D'Alembert, avaient déjà introduit la virtualité dans le lexique de la dynamique leibnizienne pour qualifier la force morte (dead force). Biran est ainsi conduit à reconstituer l'itinéraire intellectuel de Leibniz et à considérer que ce dernier a puisé son concept de force dans l'expérience de l'aperception (apperception), au sens biranien du terme.

Publication details

Published in:

Stella Fabio (2016) La notion d'Intelligence (nous-noein) dans la Grèce antique. Methodos 16.

DOI: 10.4000/methodos.4529

Full citation:

Parmentier Marc (2016) „Maine de Biran, Leibniz et le virtuel“. Methodos 16, n/a.