Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

166542

Le signe et les fondements de la certitude chez Hobbes

Éric Marquer

pp. n/a

Abstract

Hobbes établit une distinction entre signes certains et signes incertains, qui correspond à la distinction entre science et prudence. Mais il précise toutefois que les signes de la science ne sont pas tous certains, ni infaillibles. Cette recommandation n’est pas tant une critique de la science, qu’une mise en garde adressée à ceux qui renoncent à leur jugement naturel et s’en remettent aveuglément à l’autorité des livres. La certitude dépend donc d’un bon usage des signes de la part du sujet qui connaît ou interprète. Hobbes affirme ainsi le primat du sujet ou de l’esprit dans la constitution du signe et sa manipulation. La différence entre signes certains et signes incertains ne dépend pas seulement du type de signes, mais également des conditions de l’interprétation. Cette solution s’impose si l’on comprend la définition de Hobbes selon laquelle il n’y a de signe que pour et par un sujet, comme une définition générale s’appliquant à tout type de signe. On pourra alors rendre compte de la certitude ou de l’incertitude des signes à partir de la manière dont le sujet fait usage des signes dans le calcul des conséquences. À cet égard, la distinction entre consécutions de l’imagination et consécutions de la raison joue un rôle au moins aussi essentiel que la distinction entre signes naturels et signes d’institution : s’il est vrai que l’imagination dépend de l’ordre aléatoire des perceptions, alors que les calculs de la raison se fondent sur des signes arbitraires, la notion de consécution apparaît comme le fondement de toute activité portant sur les signes, puisque tout signe, qu’il soit naturel ou conventionnel, suppose un rapport posé ou effectué par l’esprit. L’originalité de Hobbes consiste notamment à envisager le signe comme un rapport entre deux événements, entre un conséquent et un antécédent : plutôt que le rapport entre une présence et une absence, c’est la notion d’ordre qui est au cœur de la pensée hobbesienne du signe.

Publication details

Published in:

Stella Fabio (2016) La notion d'Intelligence (nous-noein) dans la Grèce antique. Methodos 16.

DOI: 10.4000/methodos.4629

Full citation:

Marquer Éric (2016) „Le signe et les fondements de la certitude chez Hobbes“. Methodos 16, n/a.