Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

166041

Marxisme et mémoire. De la téléologie à la mélancolie

Enzo Traverso

pp. n/a

Abstract

Au début des années 1980, l’essor de la mémoire dans le domaine des sciences sociales a coïncidé avec la crise du marxisme, un courant de pensée qui avait profondément marqué l’historiographie au cours des décennies précédentes. Le marxisme est resté en dehors du « moment mémoriel » de ce tournant du siècle. La vision marxiste de l’histoire colportait cependant une prescription mémorielle : il fallait sélectionner les événements du passé afin de les inscrire dans un futur en construction. Il y avait une mémoire stratégique des luttes du passé orientée vers l’avenir. La fin du communisme a brisé cette dialectique entre passé et futur et l’éclipse des utopies engendré par notre époque « présentiste » a englouti la mémoire marxiste. Dans ce contexte réapparaît une conception mélancolique de l’histoire comme remémoration (Eingedenken) des vaincus – Walter Benjamin en était le principal interprète – qui se situait aux marges du marxisme.

Publication details

Published in:

(2014) Sciences sociales et Marxisme. Le Portique 32.

Full citation:

Traverso Enzo (2014) „Marxisme et mémoire. De la téléologie à la mélancolie“. Le Portique 32, n/a.