Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

165878

"My Own Private Germany" 

l'histoire secrète de la modernité chez Daniel Paul Schreber

Éric L. Santner

pp. 183-204

Abstract

Daniel Paul Schreber s’est mentalement effondré lors de sa nomination en 1893 comme président de la cour d’appel de Saxe. L’interprétation par Freud de ses Mémoires où le malade se voit émasculé et féminisé, réduit à la condition de Juif errant mérite d’être elle-même analysée. Alors que Sander Gilman considère que Schreber a tout simplement intériorisé l’abjection associée à la figure du Juif dans l’imaginaire allemand du xixe siècle, E. L. Santner, s’appuyant notamment sur les écrits de De certeau, propose une lecture plus large, fondée sur la relation entre le corps et le pouvoir symbolique. L’abjection suscitée dans la victime, l’aveu de sa propre putrescence est en quelque sorte le fondement auquel l’institution fait appel pour sa légitimation finale. Comme Freud devait le montrer dans son ouvrage le plus achevé sur le judaïsme, Der Mann Moses und die monotheistische Religion, le rapport de l’ordre symbolique avec le corps sensible conserve éternellement un résidu traumatique.

Publication details

Published in:

(1996) Germanité, judaïté, altérité. Revue germanique internationale - ancienne série 5.

Pages: 183-204

DOI: 10.4000/rgi.566

Full citation:

Santner Éric L. (1996) „"My Own Private Germany" : l'histoire secrète de la modernité chez Daniel Paul Schreber“. Revue germanique internationale - ancienne série 5, 183–204.