Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

165792

Hegel et la "question sociale" 

société civile, vie et détresse

Jean-Claude Bourdin

pp. 145-176

Abstract

Les paragraphes des Principes de la philosophie du droit consacrés à la société civile, et en son sein, aux effets de la division du travail, à la paupérisation des travailleurs, à leur déclassement et à la production d’une classe où se dissolvent toutes les vertus éthiques du membre de la société et de la corporation, sont justement célèbres. Ils sont souvent présentés comme une contribution de Hegel à l’examen de ce qu’on appelle la « question sociale » et salués comme manifestant une lucidité et un sens aigu des réalités empiriques et des contingences économiques. On salue enfin en Hegel celui qui, inspiré par les économistes anglais et écossais, sut affronter, conceptuellement, les contradictions de la société bourgeoise, de la société industrielle naissante et déjà ravageuse. Dans cet article, on se propose de se demander s’il est vrai, et dans quelle mesure, que Hegel affronte la « question sociale », dans les termes où cette « question » sera posée à partir des années 1830. On essaiera de montrer, après avoir éclairé le sens de cette expression assez équivoque, que Hegel a surtout établi qu’il n’y a pas de « question » à proprement parler, mais des tâches administratives vouées à l’échec. Enfin, placé à la lumière de certains textes du jeune Marx, qui, rappelons-le, n’a pas soumis à la critique ces paragraphes, on tentera de faire voir où réside la radicalité bouleversante de l’analyse hégélienne.

Publication details

Published in:

(2001) Hegel. Revue germanique internationale - ancienne série 15.

Pages: 145-176

DOI: 10.4000/rgi.832

Full citation:

Bourdin Jean-Claude (2001) „Hegel et la "question sociale" : société civile, vie et détresse“. Revue germanique internationale - ancienne série 15, 145–176.