Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

154716

Morale esthétique, morale militante

au delà de la "faribole"?

Juliette Simont

pp. 23-58

Abstract

L'élaboration d'une «morale» est un souci constant de la pensée sartrienne. Et tout aussi constant l'échec relatif attaché à cette entreprise, qui n'a jamais atteint un degré d'achèvement tel que Sartre accepte de publier de son vivant l'une ou l'autre de ses tentatives. Dans Saint Genet comédien et martyr, Sartre définissait l'ampleur de son ambition: «Ou la morale est une faribole ou c'est une totalité concrète qui réalise la synthèse du Bien et du Mal» (p. 211). Depuis sa mort, sont apparus deux pans de cette réflexion morale: les Cahiers pour une Morale, publiés chez Gallimard à titre posthume, et qui constituent la première «morale» de Sartre, écrite à la suite de L'Etre et le Néant; texte fragmentaire, inachevé, fourmillant, dont la caractéristique principale est de lier «morale» et création esthétique; l'autre pan de la pensée morale de Sartre, encore inédit, est postérieur à la Critique de la Raison dialectique, et lie les questions morales au problème de l'engagement politique et révolutionnaire; il s'agit du texte des conférences prononcées par Sartre en 1964 à l'Institut Gramsci à Rome, et de celui d'un autre cycle de conférences qui auraient dû avoir lieu à l'Université de Cornell aux États-Unis d'Amérique en 1965, conférences que Sartre annula en dernière minute pour protester contre la politique américaine au Vietnam. La présente étude se donne pour objet de dégager le sens de ces deux axes, esthétiques et politiques, de la pensée morale de Sartre, et de tenter éventuellement de les articuler l'un sur l'autre.

Publication details

Published in:

(1989) Revue philosophique de Louvain 87 (73).

Pages: 23-58

Full citation:

Simont Juliette (1989) „Morale esthétique, morale militante: au delà de la "faribole"?“. Revue philosophique de Louvain 87 (73), 23–58.