Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

152773

Les physiocrates

"La communauté est-elle de droit naturel?"

Olivier Perru

pp. 617-638

Abstract

Le caractère naturel d'une communauté politique déterminée formellement par une autorité tutélaire, semble être au centre de la pensée des physiocrates. L'influence de Malebranche s'y traduit par l'existence a priori de la communauté dans l'individu et par le souci de la réalisation de l'ordre dans la société, à l'image de tout l'ordre du monde, voulu par Dieu. Quesnay, Le Mercier de La Rivière, Le Trosne, rapportent les lois positives et la vie en société aux lois naturelles, qu'ils déclinent pratiquement en termes de lois économiques. La laïcisation progressive de la référence à Malebranche sécularise peu à peu l'universalité de la communauté politique. Mais, l'individu isolé n'existe pas: la sociabilité naturelle est partout présente chez les physiocrates: association naturelle chez Le Trosne, réciprocité chez Quesnay, complémentarité et confraternité chez Mirabeau, dépendances réciproques chez Le Mercier de La Rivière. Une telle vision se traduit par l'ordre de coopération le plus naturel et immédiat qui soit: une économie de communautés rurales. Elle appelle aussi la multiplicité des corps intermédiaires que projette Turgot, à la fin de l'ancien régime.

Publication details

Published in:

(1997) Revue philosophique de Louvain 95 (4).

Pages: 617-638

Full citation:

Perru Olivier (1997) „Les physiocrates: "La communauté est-elle de droit naturel?"“. Revue philosophique de Louvain 95 (4), 617–638.