Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

152336

La démocratie post mortem

Tim Mulgan Pascal Couillard

pp. 123-137

Abstract

Les théoriciens contemporains du libéralisme politique cherchent à rester neutres à l'égard des croyances métaphysiques ou religieuses controversées. Il existe indéniablement un désaccord en ce qui concerne ce qui nous arrive après notre mort. Or, les institutions démocratiques modernes n'accordent le droit de vote qu'aux vivants, négligeant dès lors la possibilité selon laquelle les morts pourraient avoir un intérêt légitime dans la gestion de la société d'aujourd'hui. Nous faisons ici une proposition concrète visant à permettre aux morts de voter, basée sur la notion de quota de suffrages. Chaque adulte se verrait allouer une quantité fixe de 10 suffrages. L'exercice du droit de vote ne serait pas obligatoire et l'ensemble des droits de suffrage restés inutilisés au décès de l'intéressé pourraient être laissés dans les mains d'un représentant désigné. Les électeurs pourraient laisser des instructions aux représentants, en ce compris des instructions relatives à la manière de consulter leurs volontés post mortem. Étant donné qu'il est ainsi possible d'octroyer un droit de vote aux morts, les penseurs libéraux qui accorderaient malgré tout leur préférence à un système électoral traditionnel sont dès lors tenus d'expliquer pourquoi une telle préférence serait en accord avec l'exigence libérale de neutralité.

Publication details

Published in:

(2003) Revue philosophique de Louvain 101 (1).

Pages: 123-137

Full citation:

Mulgan Tim, Couillard Pascal (2003) „La démocratie post mortem“. Revue philosophique de Louvain 101 (1), 123–137.