Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

151805

Les couleurs ont-elles un sexe?

Contribution à une réflexion sur la détermination par le genre du phénomène chromatique

Jean-Loup Korzilius

pp. 428-459

Abstract

La définition, au XIXe siècle, de la couleur comme étant de sexe féminin invite à une analyse critique de la notion. Elle révèle qu'au-delà d'une certaine tradition, on identifie la couleur au corps de la femme. Il s'agit là d'une articulation cruciale entre les approches modernes du chromatisme et les anciennes. Des textes notamment de Hegel et Schopenhauer illustrent cette radicalisation (sexualisation) qui affecte en parallèle aussi la conception du féminin. De l'étude de Reiz, une notion-clé, et en comparaison avec des textes antiques, il ressort alors que, tant sur le plan étymologique (Farbe, chroma ea) que théorique (Aristote, Hippocrate), la couleur bénéficiait jadis d'un statut bien plus édifiant que de nos jours, et ne se confondait nullement avec le féminin. Au XIXe siècle, la position du psychophysicien Fechner marque du coup le point de non retour de notre vision sexualisée de la couleur, voire de la connaissance.

Publication details

Published in:

(2007) Revue philosophique de Louvain 105 (3).

Pages: 428-459

Full citation:

Korzilius Jean-Loup (2007) „Les couleurs ont-elles un sexe?: Contribution à une réflexion sur la détermination par le genre du phénomène chromatique“. Revue philosophique de Louvain 105 (3), 428–459.