Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Series | Book | Chapter

149334

La substitution

Emmanuel Levinas

pp. 125-166

Abstract

Dans la relation avec les êtres, que Ton appelle conscience, nous identifions ces êtres à travers la dispersion de silhouettes où ils apparaissent; dans la conscience de soi, nous nous identifions à travers la multiplicité des phases temporelles : comme si la vie subjective, sous les espèces de la conscience, consistait pour l'être lui-même à se perdre et à se retrouver pour se posséder en se montrant, en se proposant comme thème, en s'exposant dans la vérité. Cette identification n'est le pendant d'aucune image. C'est une prétention de l'esprit, proclamation, dire, keryg-me. Mais nullement arbitraire, et par conséquent, reposant sur une mystérieuse opération du schématisme dans le langage grâce auquel une idéalité peut correspondre à la dispersion d'aspects et d'images: de silhouettes ou de phases. Prendre conscience d'un être, c'est donc toujours, pour celui-ci, être saisi à travers une idéalité et à partir d'un Dit. Même un être empirique individuel s'aborde à travers l'idéalité du logos. La subjectivité en tant que conscience s'interpète ainsi comme articulation d'un événement ontologique comme l'une des «voies mystérieuses» où se déploie sa «geste d'être». Etre thème, être intelligible, ou ouvert, se posséder — moment d'avoir dans l'être — tout cela s'articule dans le train de l'essence.

Publication details

Published in:

Levinas Emmanuel (1974) Autrement qu’être ou au-delà de l’essence. Den Haag, Nijhoff.

Pages: 125-166

DOI: 10.1007/978-94-015-1111-7_4

Full citation:

Levinas Emmanuel (1974) La substitution, In: Autrement qu’être ou au-delà de l’essence, Den Haag, Nijhoff, 125–166.