Metodo

International Studies in Phenomenology and Philosophy

Journal | Volume | Article

124522

Des mots, des couleurs et des octaèdres

Denis Seron(Liège University)

pp. 139-169

Abstract

Nos expériences visuelles sont faites de couleurs. Le monde que nous voyons est un monde coloré, et il y a même un sens à dire qu’il est coloré avant toute autre chose. Pour m’apparaître, la lune doit dessiner une petite forme ronde dans le ciel nocturne ; pour m’apparaître, la petite forme ronde doit avoir une certaine couleur, qui contraste avec celle du ciel nocturne. Des couleurs, pourtant, il semble à première vue n’y avoir pas grand-chose à dire. Peut-être Margot voit-elle rouge ce que Manon voit vert et vert ce que Manon voit rouge. Peut-être son spectre chromatique est-il exactement l’inverse de celui de Manon : quelle définition pourra alors lui donner tort ou raison ? Y a-t-il même un sens à dire qu’elle a tort ou raison d’appeler « rouge » ce que Manon appelle « vert » ? À première vue, les couleurs semblent des qualités trop simples et primitives pour qu’il soit possible d’en dire quelque chose et, à plus forte raison, d’avoir des connaissances à leur sujet.

Publication details

Published in:

(2016) Bulletin d'Analyse Phénoménologique 12 (2).

Pages: 139-169

Full citation:

Seron Denis (2016) „Des mots, des couleurs et des octaèdres“. Bulletin d'Analyse Phénoménologique 12 (2), 139–169.